Page:Freud - Introduction à la psychanalyse (trad. Jankélévitch), 1923.djvu/347

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ferait son apparition. C’est ainsi que l’enfant, dans ses explorations, se rapproche des faits sexuels ou, égaré par son ignorance, passe à côté d’eux, jusqu’au moment où l’explication qu’il en reçoit dans les années précédant immédiatement la puberté, explication déprimante, souvent incomplète, agissant souvent à la manière d’un traumatisme, vient le tirer de sa naïveté première.

Vous avez sans doute entendu dire que, pour maintenir ses propositions concernant la causalité sexuelle des névroses et l’importance sexuelle des symptômes, la psychanalyse imprime à la notion du sexuel une extension exagérée. Vous êtes maintenant à même de juger si cette extension est vraiment injustifiée. Nous n’avons étendu la notion de sexualité que juste assez pour y faire entrer aussi la vie sexuelle des pervers et celles des enfants. Autrement dit, nous n’avons fait que lui restituer l’ampleur qui lui appartient. Ce qu’on entend par sexualité en dehors de la psychanalyse, est une sexualité tout à fait restreinte, une sexualité mise au service de la seule procréation, bref ce qu’on appelle la vie sexuelle normale.