Page:Freud - Introduction à la psychanalyse (trad. Jankélévitch), 1923.djvu/395

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L’étude de ces névroses infantiles est faite pour nous préserver de plus d’un malentendu dangereux concernant les névroses des adultes, de même que l’étude des rêves infantiles nous avait mis sur la voie qui nous a conduits à la compréhension des rêves d’adultes. Or, les névroses infantiles sont très fréquentes, beaucoup plus fréquentes qu’on ne le croit. Elles passent souvent inaperçues, sont considérées comme des signes de méchanceté ou de mauvaise éducation, sont souvent réprimées par les autorités qui règnent sur la nursery, mais sont faciles à reconnaître après coup, par un examen rétrospectif. Elles se manifestent le plus souvent sous la forme d’une hystérie d’angoisse, et vous apprendrez à une autre occasion ce que cela signifie. Lorsqu’une névrose éclate à l’une des phases ultérieures de la vie, l’analyse révèle régulièrement qu’elle n’est que la suite directe d’une névrose infantile qui, à l’époque, ne s’est peut-être manifestée que sous un aspect voilé, à l’état d’ébauche. Mais il est des cas, avons-nous dit, où cette nervosité infantile se poursuit sans interruption, au point de devenir une maladie qui dure autant que la vie. Nous avons pu examiner sur l’enfant même, dans son état actuel, quelques exemples de névrose infantile ; mais le plus souvent il nous a fallu nous contenter de conclure à l’existence d’une névrose infantile d’après une névrose de l’âge mûr, ce qui a exigé de notre part certaines corrections et précautions.

En deuxième lieu, on est obligé de reconnaître que cette régression régulière de la libido vers la période infantile aurait de quoi nous étonner, s’il n’y avait dans cette période quelque chose qui exerce sur la libido une attraction particulière. La fixation, dont nous admettons l’existence sur certains points du trajet suivi par le développement, serait sans contenu si nous ne la concevions pas comme la cristallisation d’une certaine quantité d’énergie libidineuse. Je dois enfin vous rappeler, qu’en ce qui concerne l’intensité et le rôle pathogène, il existe, entre les événements de la vie infantile et ceux de la vie ultérieure, le même rapport de complément réciproque que celui que vous avons constaté dans les séries précédemment étudiées. Il est des cas dans lesquels le seul facteur étiologique est constitué par les événements