mixte ou de compromis, qui remplace dans le contenu du rêve les deux éléments dont elle se compose et qui, par suite de cette origine, se présente souvent pourvue de propriétés contradictoires. La formation de substitutions et de contaminations dans les lapsus constituerait ainsi le commencement, pour ainsi dire, de ce travail de condensation qui joue un rôle si important dans la formation des rêves.
Dans un article destiné au grand public (Neue Freie Presse, 23 août 1900) : « Comment on commet un lapsus », Meringer fait ressortir la signification pratique que possèdent dans certains cas les substitutions de mots, celles notamment où un mot est remplacé par un autre, d’un sens opposé. « On se rappelle encore la manière dont le président de la Chambre des Députés autrichienne a, un jour, ouvert la séance : « Messieurs, dit-il, je constate la présence de tant de députés et déclare, par conséquent, la séance close. » L’hilarité générale que provoqua cette déclaration fit qu’il s’aperçut aussitôt de son erreur et qu’il la corrigea. L’explication la plus plausible dans ce cas serait la suivante : dans son for intérieur, le président souhaitait pouvoir enfin clore cette séance dont il n’attendait rien de bon ; aussi l’idée correspondant à ce souhait a-t-elle trouvé, cela arrive fréquemment, une expression tout au moins partielle dans sa déclaration, en lui faisant dire « close », au lieu de « ouverte », c’est-à-dire exactement le contraire de ce qui était dans ses intentions. De nombreuses observations m’ont montré que ce remplacement d’un mot par son contraire est un phénomène très fréquent. Étroitement associés dans notre conscience verbale, situés dans des régions très voisines, les mots opposés s’évoquent réciproquement avec une grande facilité. »
Il n’est pas aussi facile de montrer dans tous les cas, comme Meringer vient de le faire dans le cas du président, que le lapsus consistant dans le remplace-