ment d’un mot par son contraire résulte d’une opposition interne contre le sens de la phrase qu’on veut ou doit prononcer. Nous avons retrouvé un mécanisme analogue, en analysant l’exemple aliquis, où l’opposition interne s’est manifestée par l’oubli du nom, et non par son remplacement par son contraire. Nous ferons toutefois observer, pour expliquer cette différence, qu’il n’existe pas de mot avec lequel aliquis présente le même rapport d’opposition que celui qui existe entre « ouvrir » et « clore », et nous ajouterons que le mot « ouvrir » est tellement usuel que son oubli ne constitue sans doute qu’un fait exceptionnel.
Si les derniers exemples de Meringer et Mayer nous montrent que les troubles de langage, connus sous le nom de lapsus, peuvent être provoqués soit par des sons ou des mots, agissant par anticipation ou rétroactivement, de la phrase même qu’on veut prononcer, soit par des mots ne faisant pas partie de cette phrase, extérieurs à elle et dont l’état d’excitation ne se révèle que par la formation du lapsus, nous voulons savoir maintenant s’il existe entre ces deux catégories de lapsus une séparation nette et tranchée et, dans l’affirmative, quels sont les signes qui nous permettent de dire, en présence d’un cas donné, s’il fait partie de l’une ou de l’autre de ces catégories. Dans son ouvrage sur la Psychologie des peuples (Völkerpsychologie, 1. Band, 1. Teil, pp. 371 et suiv., 1900), Wundt, tout en cherchant à dégager les lois de développement du langage, s’occupe également des lapsus au sujet desquels il formule quelques considérations dont il convient de tenir compte. Ce qui, d’après Wundt, ne manque jamais dans les lapsus et les phénomènes similaires, ce sont certaines influences psychiques. « Nous nous trouvons tout d’abord en présence d’une condition positive qui consiste dans la production libre et spontanée d’associations tonales et verbales provoquées par les sons énoncés. A côté de cette condition positive, il y a une condition négative qui consiste