Page:Friedrich Carl von Savigny - Traité de droit romain, Tome 1, 1855.djvu/13

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ritage le plus précieux de la science, la communauté des convictions scientifiques, et cette continuité vivante de progrès, sans laquelle la communauté des convictions pourrait dégénérer en une lettre morte. Aussi est-il à désirer que de loin en loin on concentre sous un seul point de vue les tentatives et les résultats isolés de la science. En effet, de graves dissidences séparent souvent les dépositaires de la science existant à une même époque, et les dissidences sont encore plus prononcées si l’on compare deux époques différentes. Il s’agit bien moins alors d’adopter ou de rejeter certaines doctrines que de résoudre les oppositions au sein d’une unité supérieure, et telle est la seule voie où la science marche avec sûreté. Respecter tout ce que nos devanciers ont fait de grand est la disposition la plus favorable à cette œuvre de concentration ; mais, de peur que le respect ne nous mène à des idées exclusives et n’offusque la liberté de nos jugements, nous devons constamment tourner nos regards vers le dernier but de la science. Rapprochée de ce but, la production de l’homme la plus achevée nous révèle son imperfection.

Si la sagesse des siècles a travaillé pour