Page:Friedrich Carl von Savigny - Traité de droit romain, Tome 1, 1855.djvu/14

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nous à enrichir la science, la possession même de ces trésors nous expose à de grands dangers. Dans la masse des idées, des règles et des expressions techniques que nos devanciers nous transmettent, un fonds considérable d’erreurs, nécessairement mêlé aux vérités acquises, soutenu par l’autorité traditionnelle d’une ancienne possession, peut aisément usurper une autorité injuste. Aussi est-il à désirer que de loin en loin on soumette cette masse d’idées à un nouvel examen, qu’on remette leur vérité en question et que l’on interroge leur origine. Dans ce but, nous devons nous supposer en présence d’un individu qui ignore les traditions de la science, suspecte ou méconnaît leur légitimité. La liberté d’esprit, l’indépendance de toute autorité, sont les dispositions les plus favorables à cet examen critique mais pour que l’indépendance ne dégénère pas en présomption, nous devons mesurer notre propre faiblesse, et puiser dans la conscience de ce sentiment l’humilité salutaire qui seule peut féconder l’esprit l’indépendance.

Ainsi, ces deux points de vue opposés nous ramènent à la reconnaissance d’un seul et même besoin pour la science, la révision