Page:Friedrich Carl von Savigny - Traité de droit romain, Tome 1, 1855.djvu/29

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le mal et le remède y diffèrent moins qu’on ne pourrait le croire. Ainsi donc, là où existe une législation nationale, le droit romain, étudié dans l’esprit que j’indique, vivifiera la théorie, la débarrassera d’erreurs subjectives et arbitraires, surtout la rapprochera de la pratique, et c’est le point essentiel. A la vérité cette régénération de la science y est plus difficile que dans les pays de droit commun, mais nullement impossible. Je citerai comme exemple les jurisconsultes français, qui souvent se servent du droit romain avec beaucoup d’habileté, pour éclairer et compléter le Code civil. Ils agissent alors d’après l’esprit véritable de ce Code ; et quand ils échouent, cela tient moins à l’emploi peu judicieux du droit romain qu’à une connaissance imparfaite de ce droit. Evidemment inférieurs à nous pour cette connaissance, ils peuvent nous servir de modèles dans l’art de l’appliquer au droit moderne.

L’usage du droit romain rencontre, il est vrai, des difficultés particulières en Prusse. La forme didactique du Code et la prolixité de ses dispositions obscurcissent souvent la relation intime qui existe