Page:Friedrich Carl von Savigny - Traité de droit romain, Tome 1, 1855.djvu/30

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entre l’ancien et le nouveau droit ; mais ces obstacles ne sont pas insurmontables, et si l’usage du droit romain était réhabilité parmi nous, le plus grand mal qu’ait fait le nouveau Code se trouverait réparé, je veux dire la séparation absolue qui isole la pratique des théories scientifiques du droit commun, et lui retire une source féconde de progrès, le commerce de pensées avec les jurisconsultes des temps antérieurs et des nations étrangères. Je sais qu’à l’époque où fut rédigé le Code prussien, la science du droit en Allemagne était tombée bien bas, et ne pouvait plus guère avoir sur la pratique une influence heureuse. C’est cet état déplorable de la science qui détermina le législateur à rompre avec elle et à renouveler, par un code national, la base de la pratique. Aujourd’hui que l’état des choses est complétement changé, si nous parvenions à renouer nos communications avec la science du droit commun, la pratique ne pourrait qu’y gagner, et les inconvénients si vivement sentis autrefois ne se représenteraient plus.

Plusieurs croiront peut-être que continuer à prendre le droit romain comme