Page:Friedrich Carl von Savigny - Traité de droit romain, Tome 1, 1855.djvu/290

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étude constante des sources, et joindre à l’instinct de la vérité une juste défiance de soi-même.

On peut encore rectifier une loi douteuse par sa comparaison avec une autre loi ; mais ce rapprochement des textes n’offre de certitude que suivant le degré de relation intime existant entre les deux lois. Une circonstance extérieure vient encore confirmer ce moyen de rectification, si nous parvenons à montrer d’une manière vraisemblable comment le texte original a été défiguré par les copistes ; et d’abord on peut invoquer l’analogie. En effet, il est des erreurs de copistes que leur répétition fréquente et uniforme nous autorise à supposer, par exemple la confusion de certaines lettres, et la substitution de l’une à l’autre ; l’omission d’une lettre que la même lettre précède immédiatement, et qu’il s’agit de rétablir (gémination) ; enfin des lignes entières omises ou interverties dans le manuscrit original du copiste. Mais cette dernière hypothèse demande déjà plus de circonspection. — Le degré de difficultés que présentent diverses leçons rend encore vraisemblable l’altération du texte, et permet de croire que le copiste aura modifié l’original faute de le comprendre. — Quelquefois enfin, du temps où vivait le copiste, le droit avait changé, et c’est ce nouveau droit que la copie substitue à l’ancien texte [1]. —

  1. Je citerai, comme exemple, le § 4, J. de nupt. (I, 10) :