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§ XLII. Interprétation des sources du droit considérées dans leur ensemble. (antinomie). Suite.

La contradiction entre les textes mêmes de la législation Justinienne a plus d’importance et présente plus de difficultés. Ces antinomies sont fort nombreuses et elles ont donné lieu, chez les auteurs modernes, aux opinions les plus diverses[1].

Il faut d’abord distinguer les Novelles et les trois autres recueils. Les Novelles étaient des lois détachées qui devaient servir à l’amélioration et au développement progressif du droit, et le législateur ne les a jamais réunies en un seul corps. Ainsi, en cas de contradiction, chaque Novelle doit l’emporter non-seulement sur les trois recueils, mais sur les Novelles antérieures [2]. La

  1. On trouve là-dessus de très-bonnes choses dans Thibaut, Civilist. Abhandl., Num. 6, et dans Löhr, Justinians Compilation (Grolman und Löhr Magazin, vol. III, N. 7). — On trouve une liste très-étendue des auteurs dans Haubold, Inst. jur. Rom. hist. dogm., ed. 1826, § 300.
  2. Pour cet objet, le tableau chronologique donné par Biener (Geschichte der Novellen, Anhang, N. 4) est très-utile, et même indispensable dans la pratique. Si l’on objecte que les glossateurs n’ont pas connu ce tableau, on répond qu’ils en ont admis le principe, qu’ils l’ont appliqué dans la mesure de leurs connaissances, et qu’ils n’ont pas fixé une fausse chronologie.