Page:Friedrich Carl von Savigny - Traité de droit romain, Tome 1, 1855.djvu/308

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reconnaissance d’une antinomie est ici chose moins délicate, et la tentative de conciliation moins nécessaire que pour les autres sources, car le changement du droit était précisément l’objet des Novelles. À la vérité, toutes les Novelles ont été adoptées simultanément avec les autres parties du corps de droit, et l’on pourrait croire que cette circonstance, abolissant les différences originaires de dates, détruit leur suprématie[1]. Mais l’adoption s’est faite dans le sens de Justinien. En acceptant l’héritage de ses lois, nous avons reconnu les degrés d’autorité que lui-même leur avait assignés à la fin de son long règne ; et puisque les Novelles avaient alors aboli les dispositions contraires du droit antérieur, peu nous importe que les Novelles aient été adoptées en même temps que ce droit antérieur.

Quant aux trois autres recueils du droit Justinien, il est bon de déterminer le point de vue historique général sous lequel on doit se placer, afin de trouver les règles applicables aux différents cas d’antinomie. Justinien lui-même consi-

    Ainsi, pour cela comme pour la critique du texte ($ 17, 38), ils n’ont pas mis obstacle au progrès.

  1. Hübner, Berichtigungen und Zusätze zu Höpfner, p. 8-14, prend une peine inutile pour échapper à cette objection. Il finit par adopter le principe que je pose ici, mais il ne l’accepte que comme un pis-aller, point de vue tout à fait faux.