Page:Friedrich Carl von Savigny - Traité de droit romain, Tome 1, 1855.djvu/34

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Indépendamment des résultats purement négatifs, le caractère critique de cet ouvrage se montre encore là où, pour établir une vérité positive, il ne suffit pas de nier en termes absolus l’erreur que l’on repousse parfois, il importe avant tout de déterminer le degré de notre conviction ; en effet, on peut combattre et réfuter une opinion de différentes manières. Souvent à notre conviction se joint le sentiment d’une entière certitude ; car nous voyons la cause de l’erreur, un défaut de logique, l’ignorance d’un fait, ou une méthode vicieuse. Alors nous déclarons l’opinion de notre adversaire scientifiquement inadmissible, ce qui implique un blâme absolu et formel. Mais quelquefois, après avoir mûrement examiné toutes les opinions, nous en adoptons une, sans condamner aussi décidément les autres. Réduits alors à nous contenter d’une vraisemblance, cette vraisemblance admet plusieurs degrés dont l’appréciation juste et loyale intéresse autant l’exactitude que la moralité de nos travaux[1].

  1. Lebensnachrichten über B. G. Niebuhr, vol. II, p. 208 « Il faut, avant toutes choses, conserver dans l’étude de la science une véracité inaltérable, fuir absolument ce qui pour-