Page:Friedrich Carl von Savigny - Traité de droit romain, Tome 1, 1855.djvu/33

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de notre nature, nous n’avons à opposer que la résignation. Mais ce travail, auquel la condition de l’humanité nous condamne, porte avec soi sa récompense et ses fruits : il développe les forces de l’intelligence, et chaque vérité, péniblement acquise en luttant contre l’erreur, nous appartient bien mieux, devient bien plus féconde, que si nous l’avions reçue passivement et sans effort.

Le caractère critique de cet ouvrage se montre sous plusieurs faces. Je mets en première ligne les recherches dont le résultat est purement négatif ; si, par exemple, je montre qu’une institution du droit romain est une institution morte et étrangère au droit actuel, ou si je signale des idées fausses et de vaines doctrines que les auteurs modernes ont introduites dans la science, par suite d’un malentendu. Ce sont précisément les recherches que plusieurs lecteurs supportent avec le plus d’impatience ; mais celui qui déblaye la route et la fixe par des jalons rend incontestablement service à ceux qui viennent après lui, quoique l’habitude de ces avantages puisse faire aisément oublier qu’il fut un temps où la route était moins commode.