Page:Friedrich Carl von Savigny - Traité de droit romain, Tome 1, 1855.djvu/37

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quelles on doit se mettre en garde. Dans la richesse de la réalité vivante, tous les rapports de droit forment un seul corps organique ; mais si nous voulons les étudier ou les expliquer aux autres, nous sommes obligés de décomposer ce corps organique, et d’examiner successivement ses diverses parties. L’affinité que nous jugeons dominante détermine l’ordre à suivre dans cette décomposition ; nous ne pouvons qu’indiquer plus tard les autres affinités secondaires, mais non moins réelles. Une certaine tolérance devient alors nécessaire ; il faut que l’auteur puisse consulter sa direction d’esprit individuelle, et adopter l’ordre qui lui permet de faire l’exposition la plus lucide et la plus féconde en résultats.

Plusieurs veulent qu’un traité, soumis à une méthode rigoureuse, marche de conséquences en conséquences, et ne contienne rien qui ne soit expliqué par ce qui précède. Je m’expose à leur condamnation, car je pense que ce principe n’est nullement fait pour un ouvrage tel que le mien. Ce principe implique nécessairement que le lecteur ignore entièrement la matière, et l’étudie pour la première fois ; aussi est-il très-bien