Page:Friedrich Carl von Savigny - Traité de droit romain, Tome 1, 1855.djvu/51

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d’ailleurs la nature et la source de ces développements ; mais les matières dont l’origine est germanique s’en trouvent naturellement exclues.

2o Le droit romain actuel. Ainsi donc, on ne verra dans cet ouvrage ni l’histoire du droit proprement dite, ni les parties de l’ancien droit étrangères à la législation Justinienne, puisque c’est sous cette dernière forme que nous avons reçu le droit romain, ni les parties de la législation Justinienne étrangères au droit moderne.

3o Le droit privé, et non le droit public ; ce droit que les Romains appellent quelquefois jus civile, et qui, au temps de la république, faisait l’étude exclusive du jurisconsulte, jurisprudentia[1]. Cette limitation rentre en partie dans les deux qui précèdent, car le droit privé des Romains forme seul partie intégrante du droit moderne. Sans doute leur droit criminel ne nous est pas tout à fait étranger, mais nous ne lui avons emprunté qu’un petit nombre de principes et d’une importance secondaire.

  1. Ainsi Cicéron dit bien qu’il n’est pas jurisconsulte ; mais il était loin de penser que lui ou tout autre homme d’État connut moins bien qu’un jurisconsulte la constitution politique, le jus sacrum, etc. Ulpien donne, il est vrai, beaucoup plus d’extension à la jurisprudentia (L. 10, §.2, D. de J. et J.), et l’on ne doit pas blâmer sa définition, ou l’accuser d’avoir exagéré l’importance de sa science, car il n’a fait qu’exprimer le changement apporté par le temps à la position des jurisconsultes et des hommes d’État.