soumis à cette puissance d’assimilation, peut, en se transformant, devenir un élément légitime de l’État. Mais présenter ces anomalies, ces épreuves que doit subir la force morale, comme l’origine véritable des États, recourir à cette opinion aventureuse comme unique refuge contre la doctrine dangereuse d’un contrat social[1], voilà ce qu’il faut absolument rejeter ; car on ne sait en vérité si le remède ne serait pas pire que le mal.
Si l’on cherche le rapport des peuples et des Etats entre eux, on trouve précisément celui qui existerait entre un certain nombre d’individus de différentes nations, que le hasard aurait réunis. Si tous étaient des hommes civilisés et animés de bonnes intentions, ils appliqueraient dans cette société accidentelle les idées de droit qu’ils avaient antérieurement, et se créeraient ainsi un droit nouveau plus ou moins imité, plus ou moins emprunté. Des États indépendants peuvent aussi, dans leurs relations mutuelles, appliquer leurs droits particuliers dans la mesure des convenances et de leur intérêt, sans que cela constitue un droit. Mais il peut exister entre plusieurs
- ↑ Haller, Restauration des Staatswissenschaft.