J’aperçus tes grands yeux sur le bord de ma route ;
Et, pareille à la voix des vagues qu’on écoute
Du haut des monts, ta voix d’ange qui me trompa,
Ta voix triste, ta voix lente m’enveloppa.
Alors plus d’âme, plus d’orgueil, plus de délire ;
Tu venais de tuer en moi la sainte lyre.
Les femmes sont le mur contre qui tout vient choir.
Et maintenant le ciel vers qui je marche est noir.
Car j’eus comparé vite en mon cœur de poète
Les étoiles du ciel aux grands yeux de ta tête.
Mais le ciel, qu’est le ciel ? Regarde. Le voilà.
Tes yeux sont bien plus beaux que les astres qu’il a,
Encor que les lueurs n’en soient pas éternelles.
Et j’ai vécu depuis, penché sur tes prunelles.
Qu’ont-ils donc tes grands yeux, tes grands yeux triomphants
Et doux parfois aussi comme des yeux d’enfants ?
Et tes beaux bras, qu’ont-ils donc, tes beaux bras de neige,
Pour m’avoir pris sur la cîme que Dieu protége,
Sur le mont magnifique où je trônais debout,
Et m’avoir de si haut fait choir plus bas que tout ?
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