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XIII


 
C’est par un soir d’hiver, morne, qu’elle mourut,
Et tout mon deuil, déjà si dur pourtant ! s’accrut
Encor de la douleur que ce soir pluvieux
Jeta sur tous les fronts des jeunes et des vieux.
Il circulait dans l’air terrible des frissons
Mortuaires, des voix funèbres, des chansons
D’une lenteur et d’un désespoir tellement
Ineffables que j’en pleurais à tout moment,
Et que je croyais voir s’écrouler à la fois
Sur mon âme, des prés invisibles, des bois
Tristes et vieux, des mers noires, des monts divins,
Des vents profonds, du ciel étoile d’où tu vins,
Chère âme ! et du silence obscur comme un remord,
La Nuit morne, et la Mort lamentable, la Mort !