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CHRONIQUES DE J. FROISSART.

le sire de Poiane, et le sire de Partenay ; et de Xaintonge, le sire de Montendre ; et pris messire Jean de Saintré et tant battu que oncques puis n’eut santé ; si le tenoit-on pour le meilleur et plus vaillant chevalier de France ; et laissé pour mort entre les morts, messire Guichard d’Angle, qui trop vaillamment se combattit celle journée.

Là se combattit vaillamment et assez près du roi messire Geffroy de Chargny ; et étoit toute la presse et la huée sur lui, pourtant qu’il portoit la souveraine bannière du roi ; et il même

    parmi les morts. Voici cette liste, telle qu’on la trouve à la page 252 et suivantes.

    Nomina interfectorum in præiio juxta Peyters commisso inter dominum Edwardum, primogenitum regis Angliæ, principem Walliæ, et regem Franciæ Johannem XIXo die mensis septembris, anno Domini millesimo CCCmo LVIto.

    Le ducz de Bourboun. Mounsire Eustase de Riplemound.
    Mounsire Robert Duras. Mounsire Andreu de Charny.
    Le ducz d’Athènes*.
    Le constable de Fraunce.
    Mounsire Johan de Lisle.
    Mounsire Gilliam de Nerboun.
    L’évesque de Chalouns. Le seignour de Baundos.
    Le marschal Clermound. Mounsire Robers de Angest.
    Le viscounte de Bruse. Le sire de Chastiel-Vilain.
    Mounsire Gichard de Beauge. Le sire de Mountrehau.
    Mounsire Renaud de Pountz. Le sire d’Argentyn.
    Mounsire Geffray Charny. Mounsire Johan de Sawcer.
    Le sire de Mathas. Mounsire Lowis de Briche.
    Le viscounte de Richouware.
    Le seignour de Baundos.
    Le filtz au sire de Montagu et aultres II mil hommes d’armes, et aultres a nombre de DCCC et plusiours.

    Nomina captorum in dicto prælio et in fugâ die et anno domini supradictis sunt hæc :

    Rex Franciæ Johannes. Le viscounte de Bedemound.
    Dominus Philippus, filius junior regis. Le filtz à counte d’Aunser.
    Mounsire Jakes de Bourboun, de sanguine regio.
    Le counte de Pountif**.
    Le frière à counte de Vendome.
    Le sire de Mountagu.
    Le counte de Eawe. Le sire de Tyger.
    Le comte de Longeville, filtz à mounsire Robert d’Artois. Le sire de Rochefordred.
    Le counte de Tankervyle. Le sire de Valoys.
    Le counte de Vendome. Le séneschal de Seintonge.
    Le counte de Rouscy. Mounsire Gichard d’Ancres.
    Le counte de Vaundemound. Mounsire Morys Matynet.
    Le counte Denmartin. Le captain de Peiters.
    Le counte de Nessowe. Le sire de la Tour.
    Le counte de Ventedoure. Le sire de Durevail.
    Le counte de Saresburgh. Le sire de Villehernail.
    L’erchevesque de Saunz. Le sire de Crowe.
    Le chastelyn de Empost. Mounsire Aleyn de Monndtendre.
    Le marschal d’Odenham. Le sire de Manyleir
    Le viscounte de Nerbone. Mounsire Johan de Blaunche.
    Le sire d’Aubeneye
    Le sire de Sully et aultres chivalers et esquiers pluisqe II mil hommes d’armes.


    En parcourant l’Archœologia Britannica pour voir si je n’y rencontrerais rien de relatif à la bataille de Poitiers, j’ai trouvé (vol. 1, p. 213) la pièce suivante qui m’a paru fort curieuse. Je l’extrais d’un mémoire lu à la Société des Antiquaires de Londres le 24 janvier 1754, et communiqué par le docteur Lyttleton, doyen d’Exeter.


    Lettre du prince Noir à l’évêque de Worcester datée 20 octobre 1356, relative à la bataille de Poitiers dans laquelle le roi Jean fut fait prisonnier.

    Ex registro Reginaldi Brien, Wigorn. episcopi, folio 113.

    L’ra d’ni principis Wall’ de capcione R. Franciæ par le prince de Galles.

    Revé’nt piere en Dieu, et tresch’ami. Nous vous mercions entiérement de ce que nous avons entendu q’vous estes si bien et si naturelment porté dev’s nous, en p’ant Dieux p’r nous et p’r n’re exploit ; et sumes tout certiens q’ p’r cause de vous devoutes p’eres et d’autres, Dieu nous en a toutes nos besoignes be’vueliz aide ; de quoi nous sumes à touz jo’s tenuz de lui grazier, en p’ant que v’re part ancy vieuillietz faire en continuant dev’s nous come devant ces heures avetz fait, de quoi nous nous tenons g’n’ment tenuz à vous.

    Et, rev’ent piere, endroit de n’re estat, dont nous penceons bien q’vous desirez, la v’re merci, doier bones nouvelles, vuellielz entendre q’à la faisance de cestes, estions sains et heurés et tout en bon, loiez en soit Dieux q’ nous doint yce mesmes de vous toutes foitz oir et saver, et de ce nous vueilletz certifier p’r vos l’res et p’ les entrevenantz à plus souvent q’ vous p’ rés bonement en droit de nouvelles ceandroitz.

    Vueilletz savoir q’ la veille de la translation Saint Thomas de Canterbire, nouz commenceasmes à chivauch’ ove n’re povar v’s les parties du France et souvraignement p’ cause q’ nous entendismes la venue de n’re tres honn’é seign’r et piere le roy là endroitz, et si neismes dev’s les parties de Burges en Berye, Orlions et Tours ; et avions nouvelles q’le roy de France ove g’nt povar bien près de celles marches venoit p’ combattre ov’ no’s, et approchasmes tant q’ la bataille se prist entre nous en tiele maniere q’ les ennemis estoieni desconfitez, grace en soit Dieux, et le dit roi et son fils et plusiers autres g’ntz pris et mortz, les noms de queaux nous vous envions p’ n’re tresch’ bachiler mous’ Roger de Cottesford portoir de ceste.

    Rev’ent piere en Dieux et n’re tresch’ ami, le Saint Esprit vous ait toute jours en sa guarde.

    Donné souz n’re seal à Bordeaux le XXe jour d’octob’r. (Tradita fuit ista l’ra domino Reginaldo de Briene, Ep’o Wygorn, apud Alvech’, pr’mo die decembr’, an’ Dom’ Mo CCC quinquagesimo sexto, cum cedulà nomina continenti capt’ et mortuorum in bello prædicfo, cujus cedulæ tenor insequitur p’ o’ ia. . . . . . . . parte folii istius suprascriptus.)

    A rev’ent piere en Dieux Evesqe de Worcester, ces sont les noms de ceaux q’estoient pris à la balaile de Poy-