Page:Froissart - Les Chroniques de Sire Jean Froissart, revues par Buchon, Tome II, 1835.djvu/364

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
358
CHRONIQUES DE J. FROISSART.

pour quoy n’avez entretenue à ferme nostre ordonnance ; et oyez. Vous devissiez estre ung des premiers, et blasmer les autres si vous leur véyssiez faire ; et vous estes le premier qui l’a fait. » — « Très chiers sires, je n’en savois riens, car point ne fuy à la cryée ; se rendray tout à vostre commandement, respondy le cousin Philippe, et si l’amenderay à vostre plaisir, ne plus ne m’aviendra. »

Toutes ces excusations n’y peurent riens valloir. Philippe lui fist tout rendre ; et puis le commanda à prendre par ses gens et jecter par les fenêtres en my le marchiés ; et là chéy sur picques et planchons, et fu tantost ochis ; ne Philippe n’en voult oncques aultre chose faire, pour pryères de nulluy.

Ceste justice affoibloya fort les Gantois à mal faire, et asseura ceulx de Bruges ; et l’en sceurent grant gré. Et disoient : « En Philippe a bon justichier. Il est bien tailliés d’estre cappitaine de Flandres, quant, pour son cousin si prochain, il n’a voulu enfraindre son ban ne ordonnance. » Là povoit on bien veoir que il le feroit bien à ung estranger. Ainsi oncques puis nuls ne pilla ne ne rouba qui venist à congnissance ; et aussi Philippe le fist pour celle cause, et pour tous autres exemplier.

Le chapitre 132 commence ainsi :

« Après ceste justice faicte, fu demandé si on savoit que le conte estoit devenu, etc. »

Le reste est semblable au chapitre CLVIII de mon édition.

Le chapitre 133 contient le fin de ce chapitre CLVIII.

Le chapitre 134 commence ainsi :

« Quant tout l’effroy et les pilleurs et routteurs de Gand, et ceulx de Bruges qui se bouttèrent avec ceulx de Gand, et les menoient de rue en rue ens ès bons et riches lieux, furent tous raquoisiet et retrais, le dimance, de nuyt, le conte de Flandres, etc. »

Le reste du chapitre est semblable au texte du chapitre CLIX.

Le chap. 
135 contient la fin du chap. 
 CLIX.
  
et le commencement de 
 CLX.
—— 
136 à 138 contiennent la fin de 
 CLX.
—— 
139 à 143 cont. tout le chap. 
 CLXI.
—— 
144 à 145 
 CLXII.
—— 
146 à 148 
 CLXIII.

Avec le chapitre CLXIII dans sa rédaction générale, Froissart interrompt sa narration et la reprend au chapitre CLXV.

Le chapitre 
149 répond au chapitre 
 CLXV.
—— 
150 et 151 répond. au chap. 
 CLXVI.
—— 
152 répond au chap. 
 CLXVII.

Seulement dans le chapitre CLXVII de sa rédaction générale, Froissart ajoute quelques développemens sur une affaire qui concerne le sire d’Albret, et est étrangère à la Flandre.

Le chapitre 
153 répond au chapitre 
 CLXVIII.
—— 
154 à 156 répondent au chap. 
 CLXIX.

—— 157 est une addition qui manque dans la rédaction générale. La voici tout entière :

CHAPITRE 159.

Des souldoyers d’Audenarde qui estoient en moult grant danger d’argent ; comment ils s’en plaindirent aux capitaines, et comment ou trouva manière d’en avoir, et aussi comment icellui argent leur vint bien à point, car autrement la ville estoit en adventure de perdre.

Le siége étant devant Audenarde, par la grande et longue espasse que ceulx de Flandres le tindrent à siége, les sauldoyers qui dedans Audenarde estoient eulrent grant souffreté de pécune d’or et d’argent pour leurs besoingnes, car ils avoient despendu ce que aporlé en avoient, et si en avoient tant emprunté et acreu à ceulx de la ville, que nuls ne leur voulloit plus prester ne croire. Si s’assemblèrent les sauldoyers, et vinrent à leur capitaine, messire Daniel de Hallevin, et dirent et remonstrèrent leurs nécessités et besoings, et la grant souffrance que ils avoient d’argent, et que longuement ne pouvoient durer ainsi. Et lui pryèrent pour Dieu, que il lui pleusist en escripre au conte de Flandres et laissier savoir leur estat et nécessité, et que par quelque voye on leur fesist avoir argent de ce que on leur devoit ; car ainsi que on dist en ung proverbe : ils n’en vouloient faire four ne moullin, et n’estoit fors pour payer leur (là où) que ils devoient, et le surplus despendre en gardant l’éritaige du conte et leur honneur.

Messire Daniel de Hallevin enlendy bien la petition et requeste des sauldoyers, et ymagina que ces sauldoyers ne disoient pas trop grant merveilles. Nonobstant, il respondy et dist :

« Beaux seigneurs, je vous ay bien entendu, et de ce que vous requérez j’en seroie moult désirans, et par votre conseil j’en voudroie ordonner, mais prendons que je envoyasse vers