Page:Froissart - Les Chroniques de Sire Jean Froissart, revues par Buchon, Tome III, 1835.djvu/377

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
[1400]
371
LIVRE IV.

ouvrir à l’encontre de lui ; ni le duc de Guerles ne voult point venir à obéissance, dont il demoura en son indignation. Et promit ce nouveau roi d’Allemagne à remettre l’église à un. Toutefois le roi de France et ses consaux traitèrent devers les Liégeois, lesquels étoient déterminés au pape de Rome ; et firent tant par le moyen de messire Baudoin de Mont-Jardin qui gouvernoit en partie toute l’évêché de Liége, et lequel étoit au roi de France chevalier et de sa chambre, que tout le pays se tourna neutre à la contemplation du roi de France ; et remandèrent les Liégeois tout le clergé de leur côté, lequel se tenoit à Rome, que, dedans un tel jour qu’ils ordonneroient, ils fussent revenus au pays de Liége, ou ils perdroient leurs bénéfices. Quand ils entendirent ces nouvelles tous se mirent au retour et vinrent à Liége. Pape Boniface qui trop perdit à celle transmutation, envoya un légat en Allemagne pour prêcher les Liégeois et pour faire retourner à sa créance. Mais le légat n’osa passer Cologne et envoya lettres à Liége. On legi les lettres ; et fut dit au message : « Ne retourne plus pour tels choses, sur peine d’être noyé, car autant de messages qui viendroient nous les jetterions en Meuse. »

FIN DU QUATRIÈME ET DERNIER LIVRE DES CHRONIQUES DE SIRE JEAN FROISSART.