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EXTRAIT DE LA PRÉFACE

quatre parties : il est probable qu’il ne présenta que la première à la reine d’Angleterre en 1361, car dans la deuxième partie il parle de l’amour qu’Édouard III avait conçu pour la comtesse de Salisbury, ce qui ne pouvait être agréable à la reine.

Après ces mots : Aimé du roy de Navarre et de ceux d’Évreux, qui finissent le chapitre 220 dans Sauvage, page 289, et qui finissent aussi un chapitre dans les trois éditions gothiques, on lit dans le manuscrit :

« Cy fine la tierce partie et commence la quatrième et derrenière partie. »

On lit au commencement du chapitre suivant, qui est le premier de cette quatrième partie :

« Auques en ce temps retourna en France le Roy de Cippres ; »

ce qui, au mot d’environ près, fait le commencement du chapitre 221 de l’édition de Sauvage, et d’un nouveau chapitre dans les trois éditions gothiques.

À ces mots, gastant et exilant tout le pays, finit le manuscrit. C’est à peu près à ces mêmes mots que finit le chapitre 263 de l’édition de Sauvage, p. 365 : ils finissent aussi, à quelques mots près, un chapitre dans les trois éditions gothiques.

Comme on ne voit à la fin de ce manuscrit ni Explicit ni Cy fine, etc., il paraît n’avoir point été achevé.

Le style de ce manuscrit n’est pas toujours le même que celui des plus anciens : outre la licence que le copiste s’est donnée de tourner les phrases à sa manière et de changer les mots, il a pris quelquefois celle d’abréger considérablement le récit, en supprimant des détails qu’il jugeait sans doute peu intéressans.

No 8317. Manuscrit de la Bibliothèque du Roi, relié en veau fauve, écrit à deux colonnes sur vélin, de deux mains différentes, dont l’une paraît être du commencement du quinzième siècle, et l’autre du milieu.

Il contient 361 folios chiffrés d’une main moderne.

On lit au premier folio, ro, ce titre :

« Ci commencent les nouvelles Croniques de France et d’Angleterre faites et compilées par honourable et discrete personne Jehan Froissart, à la prière et requeste de M. Robert de Namur, seigneur de Beaufort, lesquelles commencent au roy Édouart d’Angleterre, lequel fut couronné roy l’an de grace 1326. »

Ce manuscrit comprend le premier volume de l’édition de Sauvage. La division des chapitres qui ne sont point chiffrés est souvent différente de l’imprimé, aussi bien que les titres. Ces titres et les premières lettres des chapitres sont écrits en rouge ; mais il en manque près de la moitié. Ce manuscrit diffère des autres en ce que le copiste a fait quelquefois des additions assez longues et peu intéressantes au texte de l’historien.

Le tiers du folio 298 a été coupé en long.

Ce manuscrit et ceux des numéros qui suivront contiennent beaucoup de choses différentes des imprimés ; mais ces différences ne fournissent guère que des mots changés, ajoutés ou retranchés, quelques transpositions dans l’ordre des événemens, des récapitulations inutiles à la fin des chapitres de ce qui avait été dit plus haut, des transitions vagues et communes par lesquelles les chapitres commençaient très souvent et de certains tours de phrases qui étaient comme des formules qu’on trouvait presque à chaque feuillet, et qui ont été sagement retranchés dans les imprimés.

Pour en donner quelques exemples, on lit au folio 21, vo : La bonne royne d’Angleterre, au lieu que Sauvage, vol. Ier, p. 26, et tous les autres manuscrits, mettent seulement : La royne d’Angleterre. À ces mots qu’on lit dans Sauvage, vol. Ier, p. 95, comme dans tous les manuscrits : Si le ferit tantost une estincelle de fine amour ou cœur, ce manuscrit ajoute folio 83, vo, que madame Vénus luy envoya par Cupido le Dieu d’Amours. Il serait cependant possible que parmi ce grand nombre d’inutilités on trouvât des additions importantes : celle qui suit me le ferait soupçonner. La comtesse de Salisbury en parlant de son mari au roi Édouard III, lui dit dans l’édition de Sauvage, vol. Ier, p. 94, et dans tous les manuscrits, qui est pour vous emprisonné ; le manuscrit que j’examine ajoute, à Paris.

Nota. Au folio 21, vo, on lit, conformément aux autres manuscrits et aux imprimés, ces mots : En ostèrent (du royaume de France) la bonne royne d’Angleterre et le roy son fils, etc. Ce qui répond à la page 26 du premier volume de Sauvage. On a ajouté à la marge de ce manuscrit d’une main presque aussi ancienne que le manuscrit :

« Ils ne les en ostèrent oncques, car la dite dame ne son fils n’y orent onques droit ; mais Froissart monstre qu’il favorisoit les Anglois. »

No 8318. Manuscrit de la Bibliothèque du Roi, in-folio sur vélin à deux colonnes, écriture de la fin du quatorzième siècle. Il contient 352 fol. chiffrés d’une main moderne, ce qui fait 704 pages ; il est relié en veau rouge.

Il contient le premier livre imprimé de Froissart, de l’édition de Sauvage ; mais il est divisé en huit livres et a pour titre :