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DE LA PREMIÈRE ÉDITION.

Cy commencent les Croniques que fist maistre Jehan Froissart, qui parlent des nouvelles guerres de France et d’Angleterre, de Bretaigne et d’Espaigne, lesquelles sont divisées eu VIII livres. »

Voici le rapport de ces huit livres avec le premier livre imprimé.

MANUSCRIT. IMPRIMÉ.
Livres.
Pages.
Chapitres.
Pages.
 69,
ro 
265 
 81.
 177,
vo 
126 
 147.
4[1] 
 161.
 
157 
 181.
 203,
vo 
201 
 226.
 241,
ro 
219 
 266.
 263,
ro 
230 
 293.
 296,
ro 
246 
 340.

Ce manuscrit finit au tiers du chapitre 309, au milieu de la page 426 de l’imprimé : la phrase n’est pas même achevée, et il finit par ces mots, et espérons encore, après lesquels il y a dans l’imprimé, avoir en nuit la bataille.

La division des chapitres n’est pas toujours la même dans le manuscrit et dans l’imprimé, et les titres sont différens. Ces titres sont en rouge, et les premières lettres des chapitres sont avec des ornemens d’or et d’azur. On trouve sur une feuille de parchemin qui est collée en dedans de la couverture, que ce manuscrit avait appartenu à G. Boisratier de Bourges. Ce Boisratier qui était conseiller du duc de Berry (frère de Charles V), en fit présent à son maître, ainsi qu’il paraît par cette inscription écrite au verso d’une feuille de parchemin qui est avant la première page du manuscrit.

« Cy est une partie des chroniques de France faites par maitre Jehan Froissart Haynuyer, depuis le temps du roy Charles le quart, des guerres qui furent entre France et Angleterre : lesquelles chroniques maître Guillaume Boisratier, maistre des requestes de l’ostel du roy et son conseillier, et conseillier de monseigneur le duc de Berry son seigneur, donna à mon dit seigneur le duc, en son hostel de Neelle, le 8e jour de novembre l’an 1407. »
« Flamel. »

Au recto de la dernière feuille, après la dernière ligne du manuscrit il y a :

« Ce livre est au duc de Berry. »
« Jeanh. »

Ces mots sont de la main du duc de Berry, ainsi que M. de Sainte-Palaye l’avait appris de M. l’abbé Lebœuf, qui était dans l’habitude de voir des manuscrits et qui avait vu plusieurs signatures du duc de Berry dans la bibliothèque de la sainte chapelle de Bourges, où était conservée, avant la révolution, une partie des manuscrits qui étaient à ce prince.

M. Le Laboureur a inséré à la tête de la traduction qu’il a donnée de la vie de Charles VI, par un moine anonyme de Saint-Denys, une histoire du duc de Berry, dans laquelle il a placé un inventaire des livres de ce duc ; et on y trouve, p. 82 :

« Un livre des chroniques de France fait par M. Jehan Froissart, lequel fut donné à monseigneur le 8e jour de novembre l’an 1407, par messire Guillaume Boisratier, à présent archevêque de Bourges, prisé trente deux livres parisis. »

M. Le Laboureur ajoute :

« Je crois que c’est celui là même qui m’a été donné par M. de Chaudenier, premier capitaine des gardes du roi, avec les figures enluminées des principaux événemens des règnes qu’il traite, et fort enrichi d’or et d’azur : et ce livre est d’autant plus estimable qu’il est différent des imprimés où l’on a changé le style et altéré les noms et principalement en l’édition de Denys Sauvage qui l’a plutôt obscurci qu’illustré. »

On ne peut douter que le manuscrit dont il est parlé dans cet inventaire, ne soit le manuscrit no 8318 de la Bibliothèque du Roi : mais ce n’est certainement pas celui qui avait été donné par M. Chaudenier à M. Le Laboureur : car celui-ci dit qu’il a des figures enluminées des principaux événemens des règnes qu’il traite. Or, dans le manuscrit 8318, il n’y a pas une figure : on y trouve seulement à la première page une place laissée vide, apparemment pour en mettre une, et cette place est entourée d’une bordure, au bas de laquelle sont les armes de France.

Le manuscrit no 8318 qui était de la bibliothèque du duc de Berry, appartint dans la suite à madame de Beaujeu, sœur de Charles VIII et femme du duc de Bourbon : car à la fin du manuscrit, un peu au-dessus de la signature du duc de Berry, on lit :

« Ce livre est à madame Anne de France, duchesse de Bourbonnois et d’Auvergne, »

et au recto d’une feuille de parchemin, qui est à la fin du manuscrit, on lit :

« Ce livre est au duc de Bourbonnois et d’Auvergne. »
Raminagrobis.

N. B. Ce duc se nommait Pierre II. C’était le mari de madame de Beaujeu : il devint duc de Bourbonnais et d’Auvergne par la mort de Jean II, son frère, arrivée le 1er  avril 1488. (Voy. l’Hist.

  1. Nota. Il n’y a à côté d’aucun chapitre le quart livre, ainsi que cela est aux autres : mais au folio 161 vo, il y a au haut de la page : Le quart livre, en sorte qu’on ne peut déterminer où commence ce quatrième livre. Il en est de même des livres cinq, six et sept.