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Page:Froissart - Les Chroniques de Sire Jean Froissart, revues par Buchon, Tome III, 1835.djvu/406

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OBSERVATIONS

du tout à la voulenté du roy, quy tant estoit ayré sur toute la ville que il dist que jà il n’en prendroit homme à merchy, fors tous à sa voulenté. Mais à la requeste de la royne tous furent respités de mort : et adonc par le commandement du roy d’Angleterre, tout le commun peuple de la ville furent contrains à partir, saulf leurs personnes, mais ils perdirent tout leur avoir. Et les chevaliers quy en Calais avoient esté en garnison de par le roy de France, durant le siége des Anglois, furent mis à raenchon. Et adonc le roy d’Angleterre poeupla la ville de Calais de tous purs Anglois, car il n’y laissa nuls homme ni femme de la nation de Calais. »

No 465. Chroniques de Flandre, vol in-4o de la bibliothèque de Bruxelles.

« Si firent eslever un homme en la ville de Gand, de moult cler engin, que on appelloit Jacques d’Artevelle. Cellui avoit esté avec le conte de Valois oultre les mons, et en l’isle de Rodes, et puis fu varlet de la fruiterie messire Loys de France, puis s’en ala à Gand dont il fu natifs, et prist à femme une brasseresse de miel. Quant il fu eslevés, si fist assembler le commun de Gand et leur remontra que sans le roy d’Engleterre ils ne pouvoient vivre, car toute Flandres estoit fondée sur drapperie, et sans layne on ne pouvoit drapper ; et pour ce looit que on tenist le roy d’Engleterre à amy. Et ils distrent que bien le vouloient. »

Il va ensuite à Bruges, Yppre, Buges, Cassel, Furnes et obtient le même résultat…… « Pour ce qu’ils se doubstoient que les gentils hommes ne les peussent contr’ester en leurs rebellions faire, ils les prindrent en hostaiges (ils craignoient aussi leur comte, allié des François)… Quant les gens du roy d’Engleterre virent qu’ils estoient asseurés du pays de Flandres, ils s’en alèrent et le distrent au roy d’Engleterre qui tantost leur envoy ci des laynes grant foison. »

Cette chronique contient le manifeste d’Édouard, lorsqu’il commença à faire valoir son droit. Il est daté de Gand, 8 février, an ier de notre règne en France et xiiie en Angleterre ; c’est le même que l’on trouvera dans la première rédaction de Froissart, donnée dans ce volume. Froissart, qui s’essayait alors à écrire l’histoire, a souvent suivi pied à pied les chroniques de Flandre pour cette époque.

Cette chronique ne va que jusqu’en 1342, car les trois derniers feuillets sont d’une autre main. Une abréviation qui suit va jusqu’en 1556.

Copie moderne. Chronica Flandriæ, 340d. Copie d’un manuscrit de Saint-Bertin.

« Post hoc inter regem Franciæ et regem Angliæ, dissentionis materia est suborta. Rex verò Angliæ calumniatus est (chalengea) totum regnum Franciæ dicendo quod........etc. Ex hoc sequuntur diffidentiæ ; clauduntur passus ; mercandiæ deficiunt per terram et per maria, depauperantur viciniæ, et Flandria præcipuè quæ de mercandiis et lanificiis solita est sustentari. Tunc vidissetis textores, fullones et alios artifices gregatim panem suum seu victum suum cotidianum per Flandriam mendicare. Rex Franciæ querebat et procurabat quod Flandrenses sibi assisterent contrà regem Angliæ in hac guerrà, sed finaliter licet comes Ludovicus niteretur in contrarium, comitales (les communautés) tamen magis elgerunt prestare auxilium et favorem Anglis pro habendis lanis et mercaturis aliis ab Anglià et Anglicorum consilio, quam à Gallicis antedictis. Et sic comes solus cum paucis nobilibus favebat regi Franciæ et tota patria residua regi Angliæ adherebat.

Regebantque tunc et ordinabant patriam tres cives principales, Gandavum, Brugis et Ypris et eorum obediebant împeriis universi. Gandavum tamen, cujus summus capitaneus erat Jacobus de Artevede, vir ferox et industrius, virtute et potentia ceteris omnibus prepollebat. — (Ce fut alors que le comte ne pouvant se faire obéir se réfugia près du roi de France avec sa femme, son fils, et qu’Artevelde rappela les bannis.) Celle-ci ne va que jusqu’en 1350, et elle parle à l’année 1347 de Nicolas Rienzi.