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Page:Froissart - Les Chroniques de Sire Jean Froissart, revues par Buchon, Tome III, 1835.djvu/90

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CHRONIQUES DE J. FROISSART.

samment, selon la quantité de gens qui y étoient et les charges que les seigneurs avoient ; et étoit la devise du dit duc et sa bannière pour lors toute pleinement armoyée de fleurs de lys de France à une blanche image de Notre Dame vierge, mère de Jésus-Christ, au milieu assise et figurée, à un écusson de Bourbon dessous les pieds de l’image ; et premièrement je vous nommerai les seigneurs de nom qui étoient à son dextre. Au côté dextre du duc de Bourbon étoient logés en regardant la ville, premiers messire Guillaume de la Trémoille, à bannière ; le sire de Sully, à bannière ; messire Guy de la Trémoille son frère, à pennon ; le seigneur de Vodenay, à pennon ; messire Hélion de Lignac, à pennon ; le seigneur de Surgières, à pennon ; le seigneur de Rous, Breton, à pennon ; le seigneur de Tors, à pennon ; messire Jean Harpedane, à pennon.

Après étoient en ordonnance les Hainuiers ; et avoient en étendard la devise monseigneur Guillaume de Hainaut, pour ce temps comte d’Ostrevant, fils aîné du duc Aubert de Bavière, comte de Hainaut, de Hollande et de Zélande ; et étoit la devise en la bannière sur l’étendard d’une haise d’or, assise sur une champagne de gueules. La étoient le sire de Haverech, à bannière ; le sire de Ligne, à bannière ; et puis messire Philippe d’Artois, comte d’Eu, à bannière ; le seigneur de Matefelon, à bannière ; messire Boniface de Calain, à pennon ; le sénéchal d’Eu, à pennon ; le seigneur de Linières, à bannière ; le seigneur de Chim, à bannière ; le seigneur d’Aineval, à bannière ; messire Gautier de Chastillon, à pennon ; messire Jean de Château-Morant, à bannière ; le frère du maréchal de Sansoire, à pennon ; le seigneur de Coucy, à bannière ; messire Jean de Trye, à pennon ; le sire de Coucy, à bannière et plus étoffément que nul des autres, excepté le duc de Bourbon ; le seigneur de Liques, à pennon ; messire Étienne de Sansoire, à pennon, et puis le pennon du roi de France et de sa devise. De-lez le pennon du roi étoit messire Jean de Barrois, à pennon armoyé de ses armes, et puis messire Guillaume Morles, à bannière ; le seigneur de Longueval, à pennon ; messire Jean de Roye, à bannière ; le seigneur de Bours, à pennon ; le vicomte d’Aunay, à bannière ; et monseigneur l’amiral, à bannière, qui s’appeloit messire Jean de Vienne. Après s’ensuivent ceux au lez senestre.

Au côté senestre du duc Louis de Bourbon étoient tous ceux que je vous nommerai, tant à bannières comme à pennonceaux. Et premièrement le seigneur d’Auffemont, à bannière ; messire Jean, dit Beaufort, fils bâtard au duc de Lancastre, à bannière ; messire Jean le Boutillier, Anglois, à pennon ; messire Jean de Crama, à bannière ; le Souldich de l’Estrade, à pennon ; messire Jean de Hangiers, à pennon ; messire Jean de Harecourt, à bannière ; le seigneur de Garencières, à bannière ; monseigneur Beraut, comte de Clermont et Dauphin d’Auvergne, à bannière ; et en bon arroi messire Hugue Dauphin, son frère, à pennon ; le seigneur de Betencourt, à pennon ; le seigneur de Pierre-Buffière, à bannière ; le seigneur de Sainte-Sévère, à bannière ; monseigneur le Louvart[1], maréchal de l’ost, à pennon ; monseigneur le Borgne de Viausse, à pennon ; monseigneur de Lonin, à bannière ; messire Guérard de Lonin, son frère, à pennon ; le seigneur de Saint-Germain, à bannière. Et puis le pennon sur l’étendard de la devise au duc de Bourgogne ; messire Philippe de Bar, à bannière ; messire Geffroy de Chargny, à bannière ; messire Louis de Poitiers, à pennon ; messire Robert de Cabroles, à pennon ; le vicomte d’Usez, à bannière ; le seigneur de Montagut, à bannière ; le seigneur de Villenove, à pennon ; messire Guillaume du Moulin, à pennon ; messire Engorget d’Amboise, à pennon ; monseigneur de Longny, à pennon ; messire Alain de Champagne, à pennon.

Et devez savoir que tous ces bannerets et pennonciers[2], que je vous ai nommés et devisés, étoient en front et en montre devant la forte ville d’Auffrique ; et encore y avoit-il grand’foison de bons chevaliers et écuyers, tous vaillans hommes de courage et d’emprise, qui étoient logés sur les champs, lesquels je ne puis pas tous nommer par nom ni par surnom, car trop y faudroit d’écriture, mais ils étoient quatorze mille tous gentils hommes. À considérer raison, c’étoit une très belle compagnie et pour faire un grand fait et soutenir un grand faix de bataille, si les Sarrasins se fussent traits avant. Mais nennil pour ce jour ils ne montrèrent autre défense que de bricoles, qui jetoient gros car-

  1. Lever.
  2. Chevaliers porteurs de pennons.