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Introduction

accompagnés d’un héraut sur le bouclier duquel est représentée une dame vêtue de bleu et portant couronne d’or en tête, image de la belle Hermondine. Le héraut proclame la quête et en fait connaître les conditions : elle aura pour juges douze guerriers nommés, moitié par le roi Hermond, moitié par le roi Artus ; tout chevalier qui y prendra part ne devra emmener avec lui qu’un seul écuyer et il lui est interdit de faire connaître son nom. Cette annonce est accueillie avec enthousiasme par tous les gentilshommes bretons, et les six chevaliers écossais, comblés de présents par le roi et la reine de Bretagne, partent de Carlion cinq jours après l’achèvement des fêtes pour rentrer à Signandon auprès de leur souverain qui les entend avec plaisir faire l’éloge d’Artus (v. 3219).

Méliador, demeuré à la cour du roi de Bretagne, décide qu’il participera à la quête. Pour se différencier des autres prétendants, il portera comme signe distinctif des parures bleues en l’honneur d’Hermondine et ornera son bouclier d’un soleil d’or. Il s’ouvre de son dessein à Lansonnet qu’il a choisi pour écuyer et le charge de faire préparer son équipement, à Carlion, tandis qu’il retournera passer quelques jours à Tarbonne. Lorsque tout est prêt, il quitte cette ville, sans prendre congé de sa famille et court les aventures. Il se mesure tout d’abord avec Fernagus, qu’il désarçonne et qui, en tombant, se casse le bras. Il apprend ensuite, dans un manoir où il reçoit l’hospitalité, qu’un tournoi aura lieu prochainement devant le château de la Garde et il se remet en route (v. 3503).

Méliador rencontre Gobart des Marais, joute avec ce chevalier qu’il blesse au bras droit et lui ordonne d’aller à Carlion rendre compte du combat au roi Artus. Plus loin, il trouve une petite compagnie de trois damoiselles et de trois écuyers, en quête d’un champion disposé à défendre la dame de Carmelin contre les entreprises d’un chevalier nommé Agamar. Il se dirige donc vers Carmelin, tandis que Camel de Camois, à qui un ordre d’Hermondine