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Méliador

« Siques laissiés li sa contrée
« Garder et tenir sa frontiere,
« Et vous faindés a sa priiere,
« Car bien vous en escuserons.
6290 « Encor anuit conseil arons.
« Comment vous rescrirés a lui
« J’ai ja pensé, je le vous di. »
Et Hermondine adont s’apaise,
Qui de la response est toute aise.


6295
Atant laissierent le parler,
Car il fu heure de souper.
Hermondine soupa ce soir
En sa cambre, saciés pour voir,
Tout pour l’amour de sa cousine.
6300 Secretement, je l’imagine,
Parlerent de leur fait ensamble.
Apriès souper, il le me samble,
Se sont remises au parler.
Adonques s’ala aviser
6305 Hermondine ; tout en parlant
Ce dist a sa cousine errant :
« Cousine, j’ay grant temps eü
« .I. penser qui m’a esmeü
« En pluiseurs pourpos, ce sachiés.
6310 « Il m’est maintenant radreciés
« Quant je vous voi, sachiés de vrai. f. 46 d
« Ce que c’est je vous le dirai.
« Une fois, je vous oÿ dire,
« Ne sai pas se ce fu par ire
6315 « Que vous avés au chevalier,
« Que on ne le poet reprochier
« De nulle riens, fors que d’un visce,
« Qu’il ne face trop bien l’office
« D’armes et de chevalerie.