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Les manuscrits de Méliador

les VI, eut alors quelques rapports avec Froissart et lui acheta, au prix de vingt francs d’or, un exemplaire du Dit Royal[1] qu’on retrouve plus tard dans la librairie de Blois[2].


Le peu qu’on possède encore du manuscrit A permet de voir qu’il représente une rédaction de Meliador sensiblement différente de celle que renferme B et l’on voudrait pouvoir comparer entre elles les deux versions du roman pour déterminer leur âge respectif. Dans l’état actuel de nos ressources, cette comparaison ne saurait être poussée bien loin, car il est hors de doute que B, c’est-à-dire le texte qui est l’objet de la présente publication, représente bien le Meliador composé par le duc Wenceslas de Luxembourg et dont la rédaction n’était pas encore achevée lors de la mort de ce prince survenue le 8 décembre 1383 : il renferme, en effet, un ensemble de 79 pièces lyriques qui constituent évidemment l’œuvre poétique presque entière du frère de l’empereur Charles IV[3], et le volume se termine actuellement à l’endroit même où Froissart allait enfin nommer le prince à la demande duquel il avait entrepris ce poème. On est ainsi conduit à voir dans le manuscrit A une rédaction primitive de Meliador et c’est là une

  1. Léon de Laborde, Les ducs de Bourgogne, tome III, no 5557.
  2. Il est indiqué, en premier lieu, dans l’inventaire de 1417 ; voir L. Delisle, Le cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale, tome I, p. 106 (no 11).
  3. Cette réserve est commandée par les lacunes du manuscrit.