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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/241

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DE JEAN FROISSART.

» Pour s’amour, au mieulz que savés. »
Di-je bien : « Oil, damoiselle ;
» N’ai oy parolle si belle ;
» Et je le ferai tout errant. »
Adont, de coer lie et joiant
Une balade maçonnai
Où nulle rien ne mençongnai.

Balade.

Très plaisans et très honnourée,
En qui tout grant bien sont compris,
Mon coer, m’amour et ma pensée
Avés par vos douls regars pris ;
Or vous suppli, dame de pris,
Que vous me voeilliés faire otri
Dou gracieus don de merci.
Je n’ai toute jour ajournée,
Ne toute nuit, nul aultre avis
Que de moi loyalment amée
Soyés ; ensi serés tout dis.
Et s’envers vous sui trop petis,
Pour Dieu que ne m’ayés bani
Dou gracieus don de merci.
Loyautés doit estre comptée
En fais, en oevres et en dis.
Or vous plaise d’estre enfourmée
De moi, car vos servans m’escris ;
Et se j’ai en ce riens mespris
Pardonnés le moi, car je pri
Dou gracieus don de merci.