Page:Fromentin - Dominique, 1863.djvu/159

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laquelle il se tournait de temps à autre vers Madeleine. Madeleine était assise près d’une table de travail. Je la vois encore, la tête un peu penchée sur sa tapisserie, le visage enveloppé dans le reflet rougissant des lampes. Julie, les deux mains posées sur ses genoux, immobile, avec l’expression de la plus intense curiosité, tenait ses grands yeux taciturnes fixés sur l’étranger.

Ce que je vous dis là, je m’en rendis compte en quelques secondes, Puis il me sembla que les lumières s’éteignaient. Mes jambes fléchirent. Je tombai sur le banc. De la tête aux pieds, je fus pris d’un tremblement affreux. Je sanglotais dans un état de douleur à faire pitié, me tordant les mains et répétant : « Madeleine est perdue, et je l’aime ! »