Page:Fromentin - Dominique, 1863.djvu/292

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« M’accompagnerez-vous ce soir ? dit-elle à son mari.

— Vous me priez de faire une chose que je ne vous ai jamais refusée, je crois, » répondit M. de Nièvres assez froidement.

Elle me suivit jusqu’à la porte de son boudoir, appuyée au bras de son mari, droite, assurée sur ce ferme soutien. Je la saluai en répondant par un unisson parfait au ton cordial et froid de son adieu.

« Pauvre et chère femme ! me disais-je en m’en allant. Chère conscience où j’ai fait entrer des terreurs ! »

Et, par un de ces retours qui déshonorent en un moment les meilleurs élans, je pensai à ces statues accoudées sur un étai qui les met d’aplomb et qui tomberaient sans ce point d’appui.