Page:Fromentin - Dominique, 1863.djvu/312

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m’informai avec un soin particulier de l’origine et de l’heure de l’indisposition subite de Julie. Ce que j’en appris s’accordait exactement avec les renseignements donnés par Olivier. Madeleine était imperturbablement maîtresse de ses réponses, et parlait de la fièvre de sa sœur comme un médecin du corps en eût parlé.

Je rentrai fort tard, et je trouvai Olivier debout et qui m’attendait.

« Eh bien ? me dit-il vivement, comme si son impatience avait tout à coup grandi pendant la durée de ma visite.

— Je n’ai rien appris, lui dis-je. Tout ce que je sais, c’est que Julie est revenue hier du concert avec la fièvre, que la fièvre continue, et qu’elle est malade.

— L’as tu vue ? me demanda Olivier.

— Non, » lui dis-je en faisant un mensonge, dont j’avais besoin pour l’intéresser un peu plus à l’indisposition, d’ailleurs très-légère, de Julie.

Il fit un mouvement de colère : « J’en était certain, dit-il ; elle m’a vu !

— Je le crains, » lui dis-je.

Il fit une ou deux fois le tour de sa chambre en marchant très-vite ; puis il s’arrêta, frappa du pied en jurant :