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XVII


Maintenant la pauvre histoire de Georges Dewalter coulait de ses lèvres. Depuis deux heures, il la racontait. Le vieil homme, avec sagesse et pitié, écoutait le récit qu’il connaissait déjà par la lettre qu’il avait reçue, la lettre que Dewalter, enfin, avait envoyée. Mais la fin était nouvelle :


— Dans la nuit, disait Georges, j’ai entendu le train s’éloigner. Je ne la voyais plus ; mais le bruit de sa marche persistait et plus loin, toujours plus loin, j’écoutais son roulement qui se prolongeait dans les ténèbres, et je voyais sa route dans le ciel, une lueur rouge, incertaine, et qui diminuait. Un moment, par un caprice de l’atmosphère, le halètement de la machine augmenta, et le tumulte des wagons qui s’enfuyaient. Et puis, ce fut le silence soudain. Plus rien. Alors je me sentis tout à fait seul. Je me rappelle un