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l’homme à l’hispano

— Alors, tout va bien. Allez-vous-en. Et, n’est-ce pas, gardez-vous désormais de violences de maître.., et encore plus, — ah ! oui, encore plus, — des fureurs de jaloux.

Il cligna des yeux comme un hibou devant une lampe.

— De jaloux ?

— De quoi, alors ? demanda-t-elle.

Il ricana :

— Je ne suis pas jaloux. Je ne vous aime pas.

— Je l’espère, dit-elle de haut.

Il y eut un temps. Il était humilié, rongé d’ulcères et il comprit qu’il perdait pied. Il tourna le dos pour qu’elle ne vit plus son regard et il fit un effort terrible pour le purger de son venin. Il sentit qu’il y parvenait et de nouveau il exposa un visage placide. En même temps, il réfléchissait. L’attitude de Stéphane l’étonnait. Il lui semblait que la qualité de son amant aurait dû la diminuer. Une femme qui paye a moins de fierté. Il ne la comprenait pas. Il tergiversait. Alors, il s’assit. Le siège était près d’une table et sur cette table il y avait un timbre. Brusquement, il sonna.

— Qu’est-ce que vous faites ? demanda-t-elle.

Il la regarda dans les yeux et répondit avec nonchalance qu’il voulait du thé. Il attendait de voir comment elle réagirait…

— Vous savez bien chez qui vous êtes ? dit-elle durement.