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L’HOMME À L’HISPANO

lassé avec son étonnante mélancolie, et puis l’énergie du regard reparut… Il prit congé.

C’était cinq jours auparavant ; depuis, ils s’étaient revus quatre fois. Ils avaient dîné le lendemain chez les Deléone. Stéphane, alors, avait proposé leur troisième rencontre ; elle possédait plusieurs autos… Cependant — et elle en gardait une stupeur — elle avait demandé à Dewalter, au cours de la soirée chez leurs amis, s’il ne pourrait, le jour suivant, la conduire à Cambo ? Elle l’avait vu pâlir. En revenant de Cambo, ils avaient pris rendez-vous pour le lendemain, à Saint-Jean-de-Luz, dans la boutique de miss Redge, et puis avant-hier encore… et hier… Et, aujourd’hui, elle l’attendait. Elle se demandait pourquoi elle avait amené Mme Rareteyre et à quoi bon les précautions ? Pour la première fois de sa vie, elle aimait.

— Le voilà, dit Pascaline à mi-voix… Tu avais raison… Il est, ma foi, tout en fleurs, comme le mois de mai.

Georges Dewalter apparut sur le seuil. Il portait des roses. Ce geste, difficile pour un homme, cette entrée de loin, avec ce joli fardeau ridicule, ne semblait en rien le gêner. Il était transfiguré et, dans une sorte d’enchantement, il marchait à Stéphane…

Ah ! Seigneur, si votre heure est une fois marquée…