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l’homme à l’hispano

Il ne comprenait pas. Georges, impassible, le regarda. Il dit :

— Il faut l’avoir.

Il avait grand air et paraissait avoir oublié sa situation. Si Oswill l’inquiétait, il le cachait bien. Dans la belle salle où s’entassaient tant de merveilles, il semblait chez lui, comme un seigneur chez sa femme. La chère était fine ; ainsi que les autres convives, il en profitait ; personne n’aurait pu croire qu’il n’était pas parfaitement heureux. La fièvre même de ses yeux élargis lui faisait un visage rayonnant.

Au dehors, les chiens aboyèrent. Stéphane expliqua qu’ils étaient énervés de voir des reflets sur l’étang.

— Des revenants ? demanda gaiement Pascaline Rareteyre.

Lady Oswill se moqua d’elle :

— Des revenants ? Pourquoi faire des revenants ? Des feux follets, c’est bien plus simple.

— Je connais ça, plaisanta le jeune d’Aigregorch. Un soir, chez ma grand’mère de Rives, au château de Sauveterre, j’ai voulu allumer mon cigare à un feu follet… Toc… dans l’eau… jolie nage.

— Ici, vous n’auriez pas nagé, répondit Stéphane. L’étang est rempli d’herbes et profond de dix mètres…

— Les feux follets de la maison, il ne faut pas les suivre, dit Baragnas avec entrain.