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L’HOMME À L’HISPANO

dans le cœur… pas de bagages… aujourd’hui… Ah ! Deléone m’a flanqué dans un beau pétrin…

Oswill le détaillait avec délectation ;

— Vous êtes amoureux ?… Vous avez rencontré une femme qui vous a pris pour ce que vous n’êtes pas !… Elle vous a vu dans l’Hispano ?… La couleur des ailes… Je connais ça…: c’est la même chose chez les coléoptères…

Dewalter coupa :

— Ne blaguez pas… Je suis un pauvre bougre…

Oswill avait un mauvais visage :

— Peut-être vous ne partirez pas ?

Dewalter, derechef, le toisa :

— Qu’est-ce que vous dites ?

Il prit son chapeau :

— Tenez, voici mon chauffeur… Adieu… C’est drôle : vous avez une figure fatale dans mes petites histoires. Vous arrivez toujours pour contrôler ma détresse…

Il lui rappela :

— Ne la racontez pas.

— Je vous ai déjà dit que je ne dirais rien, affirma Oswill.

Il était net, dur, un peu méprisant. Il se leva :

— Laissez-moi encore vous donner un conseil : couchez avec la poule et allez-vous-en… Autrement, vous n’êtes pas un homme.

Dewalter le regarda avec dégoût :

— Vous n’avez pas beaucoup de sensibilité, n’est-ce pas ?