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L’HOMME À L’HISPANO

— El puis, demain ?

Il l’interrogeait humblement. Elle répondit : « Oui », descendit sans se retourner et rentra chez elle.

Elle dîna dans sa chambre. Oswill était au bar basque. Avant de s’habiller pour Ciboure, après le bain, elle se contempla longuement et elle fut heureuse : elle savait qu’elle serait ainsi, demain, dans les bras de l’homme que, dix jours auparavant, elle ignorait. Elle n’avait aucune peur, aucun regret, mais un immense bonheur, une confiance sans limite en elle, en lui, et sans doute une impatience de se livrer.

Oswill, revenu du bar, avait dîné dans la salle à manger. Il voulait parler à sa femme et il demanda, par le téléphone privé, si elle pouvait le recevoir. Elle répondit qu’elle allait descendre et raccrocha l’appareil.

Pendant quelques minutes encore elle prolongea sa merveilleuse solitude. Deux lourdes perles suspendues à un fil jouaient de chaque côté de son cou. Son âme heureuse exaltait sa beauté. Elle se préoccupait à peine de l’entretien que son mari lui demandait. En tous les cas il serait court et sans importance. Une dernière fois, avant de quitter sa chambre, elle se contempla et elle descendit. Elle fit dire à Oswill qu’elle l’attendait dans le salon. Il y entra.

Déjà rempli de liqueurs, il conservait sur lui les bienfaits du sport et, dans son smoking impec-