sincère. Je vous ai empêchée de partir. Alors, vous avez dit : « Je suis libre ». J’ai consenti…
Le dernier mot la fit sortir de son silence ; il l’insultait. À son tour, elle parla, frémissante, rendue plus sensible ce soir par le don d’elle-même, décidé pour demain :
— Ne confondons pas. Je n’ai pas dit : je suis libre… parce que vous aviez été infidèle. Non, mais pour autre chose. Ma mère a été trompée par son mari. Elle a pleuré et pardonné. Ils s’aimaient…
Il s’énerva brusquement ;
— Non, je vous assure. Il n’y a pas, dans le monde, plus d’amour que de bon Dieu. Je suis athée pour tout ça.
Elle répliqua, rapide :
— Pas moi.
Il ricana :
— Vous croyez en Dieu ?
D’un geste hautain, elle écarta :
— S’il vous plaît.
Et puis, durement :
— Je crois à l’amour.
— Depuis quand ?
Elle planta ses regards lumineux dans ceux d’Oswill :
— Depuis toujours et davantage aujourd’hui.
C’était net. Le mari reçut la phrase en pleine figure, Il resta sans un mouvement. Touché !… Stéphane était victorieuse, aux points.