l’évaluation des divers modules en usage pour la mesure des eaux à distribuer, la désignation de la quantité accordée régulièrement tant aux travaux publics, aux spectacles, aux bassins, qu’au nom du prince, et pour l’usage des particuliers. Toutefois, là où il n’y a que supputation ou nomenclature, il ne faut pas s’attendre à trouver un langage orné et attrayant ; mais, n’en déplaise à Schœll, le reste de l’ouvrage n’est pas entièrement dépourvu d’élégance : ainsi, l’exposé des motifs de son entreprise, l’histoire de la construction des aqueducs, la révélation des fraudes qu’il a découvertes dans la conduite et la distribution des eaux, l’indication des moyens propres à prévenir ou à réprimer les abus, offrent des passages d’un style formé, nourri, et harmonieusement périodique. Mais ce n’est point là le principal mérite de ce traité ; il faut surtout le considérer comme un monnument précieux pour l’histoire, et surtout pour l’archéologie : plusieurs sénatus-consultes, qui y sont rapportés dans leur entière teneur, ainsi qu’une loi présentée par le consul T. Quinctius Crispinus, et adoptée dans une assemblée du peuple, sont encore pour lui autant de titres à l’estime des savants.
Divers commentateurs, entre autres Scriverius, Tennulius et Keuchen, ont pensé que Frontin était encore l’auteur d’un petit traité de Re agraria ou de Qualitate agrorum, et de quelques fragments intitulés de Coloniis et de Limitibus ; mais le contraire a été démontré jusqu’à l’évidence par de Goes (Gœsius). Nous n’avons donc point à nous occuper de ces ouvrages.