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LE BOUDDHISME JAPONAIS

les hommes suivirent mal l’enseignement de ses paroles ; ils redevinrent Âstikas ou Nâstikas. Ces erreurs sont appelées la « confusion dernière » (Matsou-mai). Les trois Çâstras de la secte Madhyamika furent composés par les Bodhisattvas Nâgârjuna et Deva, dans le but de détruire cette confusion.

Le titre complet du Thû-ron (Madhyamaka-çâstra) est Thû-kwan-ron (Livre sur la Méditation moyenne). Le mot Thû signifie le chemin milieu de « non-acquisition » (Mou-toku). Contempler ce chemin milieu, c’est la méditation juste. Le livre contient les paroles produites par cette juste méditation, les paroles elles-mêmes sont les deux formes relatives de la vérité. La vérité banale qui est inhérente au néant est exposée pour les Nâstikas qui croient qu’il n’y a rien. La vérité supérieure qui est inhérente à l’existence est exposée pour les Âstikas, qui croient à l’existence de toute chose. Cependant elles sont également propres à faire comprendre le Chemin-Milieu. Il y a vingt-sept chapitres dans le Madhyamaka-çâstra. Les vingt-cinq premiers réfutent les idées confuses des savants des doctrines du Mahâyâna ; et les deux autres, celles des partisans du Hinayâna.

Il y a dans cette secte huit antithèses qu’on appelle les huit confusions. Ce sont : la « naissance » et la « dissolution » ; les « allées » et les « venues » ; l’ « identité » et la « diversité » ; l’ « existence » et le « néant ». Pour chasser ces idées chimériques, on emploie les huit