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LE BOUDDHISME JAPONAIS

pour arriver à posséder la même part de lumière, pour devenir Bouddha. Mais cette transformation si absolue des anciennes idées n’était pas achevée quand Bouddha entra dans le Nirvâṇa ; les hommes croyaient qu’ils ne pouvaient parvenir qu’à la dignité de Çrâvakas ou Pratyeka-buddhas, non à celle de Bouddha, qui leur semblait être réservée à un seul être (Çâkyamuni) ; aussi doutèrent-ils de la doctrine du Mahâyâna qui enseigne que tous les êtres peuvent devenir Bouddhas. Cette erreur ne fait-elle pas penser à ces Prêtas (Esprits de morts) pour qui tout est flamme, même l’eau pure ?

Après l’entrée du Bouddha dans le Nirvâṇa, trois Tripiṭakas furent formés ; le premier fait dans la caverne dite des Sept Feuilles, près de Râjagṛiha est désigné sous le nom de Tripiṭaka de l’École Sthavira (Jô-za-bu) ; le second fait en dehors de la caverne porte le nom de Tripiṭaka de l’École Mahâsaṃghika (Daï-shu-bu). Le troisième fut établi par Mañjuçri et Maitreya ; c’est le recueil des livres du Mahâyâna ; et quoique leur clarté soit aussi pure que celle du soleil du midi, les partisans du Hînayâna, au lieu d’être honteux de ne la point voir, profèrent contre ces livres des propos injurieux, comme les adeptes de la religion de Confucius traitent le Bouddhisme de loi barbare sans en avoir jamais lu la doctrine.

Cent seize ans après le Nirvâṇa du Bouddha, on ajouta au Tripiṭaka quelques Mahâyâna-sûtras ; si ces derniers