Page:Fujishima - Le Bouddhisme Japonais, doctrines et histoire des douze grandes sectes bouddhiques du Japon.djvu/172

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
114
LE BOUDDHISME JAPONAIS

avant et pendant les innombrables Kalpas qui ont précédé sa venue en ce monde. Le terrestre (Schakou) ou l’état terrestre du Bouddha, c’est la connaissance acquise (Shi-kakou) du Bouddha vivant en ce monde. Çâkyamuni parut ici-bas pour montrer d’abord les différentes formes de la doctrine, puis enfin les ramener toutes à la seule vérité du point final.

Nous parlerons d’abord de la manière de développer et de resserrer la doctrine provisoire et la doctrine définitive (Gon-jitsou-kaï-é). Venu en ce monde pour instruire les êtres vivants, Çâkyamuni le fit selon leurs intelligences qui sont rangées en trois classes. La plus basse classe est appelée Çrâvakas ; la classe moyenne, Pratyekabuddhas ; et la plus haute, Bodhisattvas. Aux Çrâvakas, le Bouddha enseigna qu’il leur faut se séparer de la transmigration, en extirpant toutes les passions pour arriver à l’état d’Arhat ; ceux qui sont capables de devenir Pratyekabuddhas, il leur demanda de parvenir à cet état ; quant aux Bodhisattvas, il leur proclame d’atteindre le grand vœu de sauver tous les êtres vivants pour devenir Bouddhas, comme Çâkyamuni lui-même, après l’accomplissement de leurs œuvres merveilleuses. Ces trois classes sont appelées Tri-yâna (trois véhicules) ; les deux premières sont le Hînayâna et l’autre, le Mahâyâna. Ceux qui parviennent à l’état d’Arhat ou de Pratyekabuddha par le Hînayâna ne deviennent pas Bouddhas du Mahâyâna, une personne ne pouvant suivre à la