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LE BOUDDHISME JAPONAIS

d’être appelé le moi (Âtman). » Voilà la méditation sur le néant ou non-réalité du moi.

La seconde est la Méditation sur le néant des Dharmas : « Comme la substance de la bouteille elle-même n’existe pas en soi, de même les Dharmas nommés cinq skandhas n’existent que de nom » ; voilà la Méditation sur les Dharmas.

Telles sont les deux espèces de néant exposées par ce Çastra ; aucune autre école du Hînayâna n’en a donné une meilleure interprétation. Pour parvenir à une intelligence exacte des deux néants, il n’est pas besoin d’écarter les obstacles connus sous le nom technique de Shothi-sho (Jneyâvaraṇa), c’est-à-dire « voile de ce qu’il faut connaître ». Il suffit, pour comprendre les deux néants, d’écarter les obstacles connus sous le nom de Bon-nô-sho (Kleçâvaraṇa), c’est-à-dire « obstacles causés par les passions », et qui proviennent de la vue et de la pensée. C’est là que réside la différence entre le Mahâyâna et le Hînayâna.

Dans l’école Sarvâstivâda (Ou-bu) seul le moi est illusoire ; mais les Dharmas sont réels ; par conséquent la doctrine de cette école enseigne que trois états de l’existence (passé, présent, futur) sont réels, et que la nature des Dharmas existe constamment. Mais la doctrine du Satya-siddhi-Çâstra enseigne le néant du moi et des Dharmas.

Elle affirme que le passé et l’avenir ne sont point réels et que l’état présent des choses existe seul, comme s’il