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Page:Fulbert-Dumonteil - Portraits zoologiques.pdf/294

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LA LOUTRE.

sant, fuyant, se dérobant à leur rage, n’ayant qu’un bouclier, l’eau limpide, et qu’une arme, son agilité.

Tout à coup elle apparaît, épuisée, vaincue ; sa douce et spirituelle figure surgit au milieu de vingt gueules écumeuses et menaçantes ; un cercle effroyable, vivant, hurlant, l’environne, se rétrécit, l’enserre.

Alors, tournant ses yeux vers le chasseur qui, du fond de sa barque, excite les chiens et brandit une lance, elle semble lui dire : « Que t’ai-je fait ? ne suis-je pas ton auxiliaire et ton amie ? Pourquoi me chasser ainsi, quand nous pouvions si bien pêcher ensemble ? »

Et joignant sa cruauté à la fureur des chiens, l’Homme s’approche et frappe la Loutre de sa lance.

C’est là sa réponse : il lui faut des casquettes !