IV
L’OISEAU MOQUEUR
Voilà assurément un des oiseaux les plus curieux du nouveau monde, plein de vivacité et de grâce, à l’œil américain, au regard oblique et narquois.
C’est un citoyen des États-Unis ; il ne porte point d’uniforme
éclatant comme le perroquet
et le toucan ; il n’a point de panache,
ni de manteau, ni de jabot, ni d’épaulettes, ni de couronne ; il est tout
bonnement vêtu de gris foncé, comme
il convient à un oiseau protestant et
républicain.
Sa seule parure consiste en une belle écharpe blanche qui fait le tour de ses ailes on dirait qu’elle se dénoue, qu’elle flotte, quand l’oiseau prend son vol. Elle n’a rien de municipal. Ce n’est pas l’écharpe d’un maire, c’est la ceinture éclatante et légère d’une jeune Yankee de New-York ou de Boston.
Le grand luxe de l’Oiseau moqueur, c’est son ramage,