fidèle et utile, laborieux, vigilant, dévoué, notre auxiliaire et notre compagnon, notre ami. Que demande-t-il ? Un ordre. Que fait-il ? Il guette et il écoute ; il nous avertit, il nous défend ; il ne comprend pas, il devine ; il est partout et il voit tout. Notre maison est la sienne, et, en échange de tout ce dévouement, que lui faut-il ? Un regard, un mot, une caresse, une bouchée de pain.
Toutes mes préférences sont acquises au Chien de berger
à l’allure rustique et vaillante, au regard tout plein de
finesse campagnarde. Il est tout crotté
et comme vêtu de bure ; mais qui dira
la prudence, la bravoure et la sagacité qui se cachent dans ce paysan
du Danube. S’il ne chasse pas le gibier royal et ne monte pas en carrosse, il va à pied comme un honnête
homme et fait noblement son métier
de garde champêtre. Il ne pose point ;
comme le montagnard, il observe ; il
aboie peu, il veille. On ne l’entend pas, mais on sent qu’il
est là, ce rural honnête, ce conservateur intrépide, ce gardien
immuable prêt à donner l’éveil et prêt à combattre.
Aux champs, le Chien de berger est comme le pivot de la société. C’est la providence des étables et la sécurité des troupeaux. Sans lui, plus de discipline, plus d’ordre, plus de prospérité, plus de côtelettes, plus de gigots. Sans lui, le loup, cet aventurier, ce déclassé, cet irréconciliable, passerait de la forêt à la bergerie, et de la bergerie au foyer. Mais alors il n’y aurait plus de foyer.
Ici le Terre-Neuve, indolent et superbe, qui semble vous accabler de son dédain. Il sommeille, mais son réveil est