Page:Furetière - Le Roman bourgeois.djvu/269

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ble trop ridicule ou trop extravagant ; mais pour en oster la pensée, je veux bien rapporter en propres termes une sentence qu’un jour il rendit, dont il courut assez de coppies imprimées dans le palais lors qu’on poursuivoit le procès de son interdiction. Belastre la rendit tout seul et de son propre mouvement (son sifleur estant malheureusement pour lors à la campagne) sur une affaire tres-épineuse, et qui ne pouvoit estre bien decidée que par le juge Bridoye102 ou par luy ; la voicy en propres termes et telle qu’elle a paru en plein parlement, où on en produisit l’original :



expression (contes de ma mère l’oie) est prise d’un ancien fabliau dans lequel on représente une mère oie instruisant de petits oisons, et leur faisant des contes dignes d’elle et d’eux, etc. » Reste à trouver le fabliau. D’après une phrase de Ch. Perrault, qui devoit s’y connoître, dans son Parallèle des anciens et des modernes, on pourroit penser que la mère l’oye étoit un conte aussi bien que Peau d’âne, et qu’étant plus fameux que les autres, il avoit donné son nom à toute la série. Il est étrange alors que Perrault ne l’ait pas reproduit dans son recueil, d’autant que le titre de sa première édition (1697) est celui-ci : Contes de ma Mère l’oye. — L’oie sauvage et la cigogne passant pour être le même oiseau dans quelques pays, comme la Hollande, on comprendra que les contes de l’oie aient pu être appelés aussi bien contes de la cigogne. Dans la Comédie des Proverbes, acte 2, sc. 2, on ne les désigne que sous ce dernier nom.

102. C’est le même qui s’appellera Bridoison dans le Mariage de Figaro, et que Rabelais nous avoit déjà fait connoître, avec le nom significatif qu’il porte ici, au livre 3, chap. 37–41, de Pantagruel.