Page:Furetière - Le Roman bourgeois.djvu/303

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connu nos scellez sains et entiers, et dans iceluy ne s’est trouvé que les papiers cy-apres inventoriez, ledit coffre prisé douze sous, cy

12 sous.

De grace (dit Charroselles), allons vistement à ces papiers ; c’est la seule chose que je desire de voir, m’imaginant qu’il y en aura de fort bons. Car pour le reste de ses meubles, il est aisé d’en juger par l’échantillon, et je me doute bien que le pauvre Mythophilacte est mort dans la dernière pauvreté. Je ne m’estonne plus qu’il apprehendast si fort les visites, et qu’il eust tant de soin de cacher la maison où il demeuroit à ses plus intimes amis, ausquels elle estoit aussi inconnue que la source du Nil. Mais comme je m’attends bien que par tout l’inventaire nous trouverons une pareille gueuserie, je vous prie, monsieur le greffier, de coupper court et de commencer à lire le chapitre des papiers, puisque la curiosité de la compagnie ne s’estend que là. Ainsi fut dit, ainsi fut fait : alors Volaterran, ayant sauté plusieurs feuillets, continua de lire :

Premierement, le testament ou ordonnance de derniere volonté dudit deffunt, en datte du 21 avril.........

Hé ! de grace, encore un coup (dit Charroselles), nous n’avons que faire des dates ; je vous prie, voyons seulement les dispositions de ce testament, et sur tout sautez le preambule, et ce stile des notaires qui ne fait que gaster du parchemin. Le greffier prit donc en main ce testament, et en ayant parcouru en bredouillant deux ou trois roolles pleins de ces vaines formalitez, il commença à lire plus intelligiblement ces clauses :

En premier lieu, à l’égard de mes funerailles et en-