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souvenirs d’une actrice.

femmes, que, du moment qu’on l’avait regardée, on ne voyait plus qu’elle. Il n’était pas besoin de la nommer ; on la devinait à la première vue : c’est ce que je dis à mademoiselle de P., qui accourait vers moi pour me la montrer. Madame de Récamier resta peu de temps ; mais son apparition s’est tellement gravée dans ma mémoire, que j’aurais pu la peindre de souvenir.

Cette soirée fut brillante ; quelques amateurs chantèrent avec un véritable talent. Mademoiselle de P. exécuta avec moi quelques morceaux et la romance qui a été si long-temps en vogue :

S’il est vrai que d’être deux[1]

Bouffé fit entendre de vieilles paroles sur lesquelles il avait fait une nouvelle musique, et Garat chanta :

Ô ma tendre musette,

dont il s’était bien gardé de gâter la simplicité, et qu’il avait rajeunie d’une manière ravissante, tant

  1. Romance de Boïeldieu.